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Moez Essoussi : Nous nous sommes crus les plus forts...!

Le professeur d'économie à l'Université de Carthage Moez Essoussi a mis en avant, lors de son passage dans Midi Show, ce mardi 23 janvier 2024, que la principale problématique de la Tunisie réside dans son incapacité à générer suffisamment de richesse. Il a souligné que "les répercussions de la pandémie de coronavirus continuent de nous affecter jusqu'à aujourd'hui".

Il a, également, affirmé que "le Tunisien est naturellement actif et intelligent, mais nous ne l'incitons pas à le démontrer ni à mettre en pratique son potentiel... Après la révolution, des rêves nous ont été distribués et des illusions vendues, ce qui a conduit les Tunisiens à s'imaginer comme les plus forts de la région, jusqu'à ce qu'ils soient confrontés à la pandémie du coronavirus qui a mis en lumière notre vulnérabilité dans plusieurs domaines."

L'intervenant a insisté sur l'importance du retour de l'investissement privé et sur l'adoption d'une politique de ciblage de l'inflation, ajoutant que la sauvegarde économique passe, avant tout, par une révision de la politique monétaire de la Banque centrale.

L'universtaire a souligné que l'indépendance de la Banque centrale est un principe sacré, précisant que le problème de la Tunisie ne réside ni dans la dette ni dans les importations, mais plutôt dans les moteurs de la croissance qui reposent sur la demande intérieure (investissement et consommation).

Moez Essoussi a, également, estimé que l'année 2024 ne sera pas plus facile, sur le plan économique, que l'année précédente. Il a ajouté qu'après le repli sévère de -8,9 % enregistré par la Tunisie en 2020 et malgré des taux positifs par la suite, le pays n'a pas réussi à retrouver le même niveau du produit intérieur brut, aux prix constants de 2015 et 2019.

Par ailleurs, Essoussi a souligné que plusieurs facteurs ont entravé la création de richesse, notamment les attaques terroristes auxquelles la Tunisie a été confrontée, ayant eu un impact significatif sur l'économie. Il a mentionné aussi les effets des conditions climatiques régionales, comme ceux subis par la voisine Libye.

Dans le même contexte, Moez Essoussi a expliqué que le terme "repli" signifie l'incapacité de créer de la richesse ou d'enregistrer une croissance lente, comme cela s'est produit, au cours du dernier trimestre de l'année dernière, où le pays a enregistré un taux négatif, estimé à -2,3 %.

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